Party dans le ciel au Planétarium

Jusqu’au 5 septembre, le Planétarium Rio Tinto Alcan diffusera Dark Universe: le côté sombre du cosmos et aurōrae, une programmation double qui vous fera découvrir les mystères insondables de l’univers.
En 360° au Planétarium
C’est un peu un secret de Polichinelle : en art, les « grands sujets » attirent le grand déploiement. Plus le thème est imposant, plus on s’attend à ce que l’artiste « ouvre les écoutilles » (et souvent le portefeuille…) pour nous en mettre plein la vue côté technologie, immersion, etc. On comprend que les projections sur dôme 360° étaient le format le plus approprié pour rendre justice à un propos aussi formidable que l’espace.
Dark Universe
Étendu sur des pouffes géants dans le Théâtre du Chaos, un des théâtres du Planétarium, on est plongé dans l’obscurité avant de voir étalées au-dessus de nos têtes les images de l’univers. Partout où l’on regarde, on peut admirer les étoiles, les galaxies lointaines, les mouvements du télescope Hubble… Parmi bien des choses, on nous explique le phénomène du « décalage vers le rouge ». En effet, plus une galaxie s’éloigne, plus la lumière qu’elle émet est déplacée vers l’extrémité du spectre lumineux : violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange et rouge, comme les couleurs de l’arc-en-ciel. Si l’on remarque que les galaxies s’éloignent de plus en plus, cela signifie qu’elles ont été beaucoup plus proches. Peut-être si proches qu’elles n’ont formé qu’un tout, infiniment dense et chaud. C’est du moins ce que suggère la théorie du Big Bang, le phénomène générateur de l’univers. Ce rayonnement est considéré comme un « fossile », une trace de la période qui aurait suivi le Big Bang, 380 000 ans après son début.
Réalisée par le American Museum of Natural History, Dark Universe est certainement la plus léchée et la plus technique des deux vidéos au programme. Après vingt-cinq minutes prennent fin les explications sur ces faits à l’origine de la naissance de notre univers, il y a des milliards d’années.
aurōrae
On passe à un autre théâtre du Planétarium, celui de la Voie lactée. Là, on nous explique le phénomène fascinant des aurores boréales. Avec ce spectacle, toujours sur dôme à 360°, il y a quelque chose de plus convivial. Les explications ne sont pas données par un narrateur à la voix profonde, mais par une employée du Planétarium. La théâtrale et informelle Bianca nous informe que les aurores boréales sont causées par les vents solaires qui interagissent avec le champ magnétique terrestre et la couche d’atmosphère. Nonobstant ces informations scientifiques, il y a une grande part d’importance accordée à la connexion image-musique.
Une trame sonore de Champion
En effet, le spectacle laisse plus de temps à la contemplation des superbes images et de la musique réalisée par Maxime Fortin, alias « Champion » ou « DJ Champion ». Pour les connaisseurs, on remarque que ce compositeur de musique pop et électro a intégré dans la trame sonore Grand Prix, Dat Train et L’envol du ciel, des pièces de son album sorti en 2013. Entre les rythmes de kick très techno, il laisse de la place pour des séquences plus éthérées. Le segment sur les vents solaires est sans doute l’un des mieux réussis du spectacle, en grande partie parce qu’il est appuyé par une musique moins dansante, plus imagée.
On nous donne à rêver avec ces aurores boréales, ressemblant à des draps faits de lumière colorée, et ces plans de Montréal qui se succèdent avec ceux pris à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest. Dans les moments où l’on s’attendrait à une musique plus tendre, celle-ci est parfois plus énergique et elle « déborde » parfois. Toutefois, la toute fin est clairement plus festive, et les beats sont alors appropriés pour marquer le coup d’envoi, celui d’une fête qui se déroule à des dizaines de kilomètres dans le ciel.
En somme, le Planétarium a concocté une belle double programmation, qui saura plaire aux plus jeunes comme aux plus vieux.
Description et horaire pour le programme double Dark Universe: le côté sombre du cosmos et aurōrae