Moeraki : dôme immersif

Je suis allée à la rencontre de l’équipe qui présentera l’installation Moeraki lors de la soirée de clôture du Printemps numérique; quatre personnes aux atouts très divers.
Ourahou Abderrahman, enseignant dans le programme Médias Interactifs à l’UQAM et fondateur de Pix Senses, a participé à la conceptualisation du projet ainsi qu’à la construction du dôme, tout en aidant les autres membres de l’équipe dans leurs tâches respectives.
Iriana Rakotobe s’est occupée de la construction du dôme, de la direction technique, ainsi que la majorité du mapping du dôme.
Hélène Coupé a produit le contenu visuel à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur du dôme.
Vincent Cusson a créé le contenu sonore du projet.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées sur le projet Moeraki?
Plusieurs difficultés se sont présentées à nous. Tout d’abord, l’une des plus importantes a été la construction du dôme. Nous avions accès à très peu d’équipements, ce qui rend la tâche plus difficile à réaliser. Le budget n’était pas très élevé pour la conception du dôme. Il a donc fallu se débrouiller par nos propres moyens.
De plus, nous avons longuement réfléchi au choix des logiciels que nous allions utiliser. Nous ne maîtrisions pas les logiciels dont nous avions vraiment besoin et on a dû s’adapter et travailler fort pour pouvoir réaliser de la qualité dans de nouveaux logiciels.
Le mapping du dôme était très complexe dû à sa forme, et les visuels à créer pour l’intérieur du dôme étaient un gros défi. Au niveau sonore, la gestion du son en 5.1, les différents plug-ins, les différents drivers et la carte de son ont demandé réflexion.
Pourquoi l’avoir appelé Moeraki ?
Pour l’histoire! Ce sont de gros rochers qu’on ne trouve qu’en Nouvelle-Zélande. Des rochers fendus dans lesquels on peut entrer et se glisser. Nous avons aimé ce nom, car cela se rapproche du côté rond du dôme, mais aussi en référence à l’expérience vécue en entrant dans ce dôme et en y restant un peu bloqué jusqu’à la fin de la prestation. Nous avons mis une journée entière pour trouver le nom. Mais lorsqu’Abdel l’a proposé, tout le monde a tout de suite accroché.
Et le visuel dans tout ça ?
Pour le visuel, on retrouve deux tableaux. Le premier relativement concret, qui représente le voyage et la chute qui est d’ailleurs l’idée de base. On commence dans le ciel puis on s’en éloigne de plus en plus, jusqu’à tomber dans l’eau. Un côté surréaliste, car lorsque l’on est rendu trop loin dans les profondeurs de l’eau, on se retrouve dans l’espace.
Le deuxième tableau est plus sur la profondeur, l’idée de mouvement. On bouge une caméra et on joue avec le dôme.
Parlons un peu son maintenant
Je fais beaucoup de son à l’image. C’est un concept de géophonie. Je veux un layering qui rappelle l’eau. De plus, on opte pour une immersion complète dans le dôme, comme quand on est sous l’eau dans le fond. Puis tout ça en 5.1.
Quelle type d’expérience proposer vous avec Moeraki?
On veut immerger le spectateur. Ce qu’on aimerait, c’est qu’il y ait quelque chose qui réagisse à l’intérieur de son corps. Il faut que ce soit une expérience sensorielle. On va ajouter des simulateurs pour rendre l’expérience encore plus complète.
Pourquoi avez-vous décidé d’exposer Moeraki à la soirée de clôture du Printemps numérique ?
Nous sommes partenaires du Printemps numérique avec le programme en médias interactifs de l’UQAM. Également, cela donne la chance aux élèves finissants et aux stagiaires d’avoir une bonne visibilité grâce à la force de frappe du Printemps numérique et cela est très valorisant pour eux.
C’est un projet de grande envergure avec beaucoup de défis à relever. C’était une grande première pour nous de créer un dôme. Maintenant, le prochain gros challenge va être de le reconstruire pour la soirée de clôture et surtout de le re-mapper.
Pour essayer Moeraki, rendez-vous à la clôture du Printemps numérique le 21 juin à la Société des arts technologiques!