Djazairia Challenge 2025 – IA for Good : quand l’intelligence artificielle devient un levier d’impact pour l’Afrique
Début décembre, Alger a été le théâtre d’une séquence forte où l’intelligence artificielle s’est mise au service de l’impact, de l’entrepreneuriat et des alliances internationales. En marge de l’African Startup Conference, le Printemps numérique a coorganisé l’AI for Good Hackathon 2025 avec DjazairIA et DMZ, tout en animant une programmation de panels tournée vers le passage à l’échelle.
Un hackathon “AI for Good” au cœur de la dynamique algérienne
Les 5 et 6 décembre, le Printemps numérique a collaboré avec DjazairIA (présenté comme le premier incubateur privé en IA en Algérie) et DMZ (incubateur universitaire canadien) pour organiser l’AI for Good Hackathon 2025 à Alger, dans le cadre de l’African Startup Conference.
L’appel a suscité une forte mobilisation : plus de 200 équipes ont candidaté. À l’issue du processus, une équipe gagnante a été sélectionnée, remportant 10 000 $ et une place au programme DMZ Basecamp à Toronto — un signal concret d’ouverture de trajectoires internationales pour les talents algériens.
Au-delà de la compétition, l’événement a aussi été l’occasion d’échanges institutionnels sur la montée en puissance de l’innovation locale, notamment lors d’une rencontre avec le ministre Noureddine Ouadah (Ministre de l’Économie de la Connaissance, des Startups et des Micro-entreprises), aux côtés du fondateur de DjazairIA, Amine Salah.
Une journée de contenus pour relier recherche, marché et investissement
Dans le prolongement du hackathon, une après-midi de programmation a mis en lumière la diversité des profils nécessaires pour transformer des idées en solutions déployées : chercheurs, entrepreneurs, investisseurs, experts produits et leaders de communautés.
Deux temps forts ont structuré les échanges :
- Panel 1 — “IA à impact : quand chercheurs, entrepreneurs et investisseurs façonnent le changement”, modéré par Amine Salah (DjazairIA / FENETEC), avec des interventions portant sur IA générative et multimodale, construction d’écosystème, et logique incubateur-investisseur.
- Panel 2 — “Intelligence artificielle en Afrique : catalyseur de développement et d’innovation”, modéré par Amokrane Mariche, avec des regards croisés sur la santé, l’équité, le leadership, et les conditions du passage à l’échelle (produit, go-to-market, partenariats).
La séquence s’est conclue par la présentation des projets lauréats du hackathon national “AI for Good”, illustrant des cas d’usage orientés santé, éducation, environnement, énergie.
Trois enseignements qui reviennent du terrain
Au fil des discussions, trois idées-forces se sont imposées :
- L’IA n’a de valeur que si elle répond à des besoins réels.
- L’Afrique dispose d’un avantage stratégique — jeunesse, créativité, capacité d’“innovation frugale”.
- Le passage à l’échelle exige des ponts solides entre recherche, entrepreneuriat, investissement et politiques publiques.
Côté participants, l’énergie était au rendez-vous. Une phrase résume l’état d’esprit observé sur place : « Un week-end rempli de créativité, de mentorat et de connexions qui donnent envie d’aller plus loin. »
Parmi les projets cités, BlueGuard a retenu l’attention : un jumeau numérique de la côte algérienne visant à aider à prévenir la pollution maritime grâce à l’IA, un exemple parlant de la manière dont l’innovation locale peut adresser des enjeux environnementaux très concrets.
Montréal–Alger : une ambition de coopération durable
Dans cette dynamique, le Printemps numérique réaffirme une intention : connecter l’écosystème IA de Montréal avec les écosystèmes émergents africains, pour favoriser des alliances entre talents, chercheurs, incubateurs et investisseurs et contribuer à une innovation plus équilibrée et inclusive.
Cette volonté s’est aussi appuyée sur des échanges avec l’Ambassade du Canada en Algérie (dont l’ambassadrice Robin Wettlaufer) et plusieurs acteurs mobilisés dans la mise en relation des écosystèmes.
Entre l’Algérie, l’Afrique, le Québec et le Canada, une trajectoire commune se dessine : celle d’une IA responsable, inclusive et tournée vers l’impact dont la suite, désormais, s’écrit dans la continuité des collaborations et des projets.