Ultrasons : créativité audionumérique

« Solidement éclaté » c’est ainsi qu’on pourrait qualifier les trois jours de concert des étudiants du programme de Musiques numériques, à l’Université de Montréal.
Ultrasons : une série étudiante
Il y a quelques années à peine, la faculté de musique faisait peau neuve en transformant son programme de musique électroacoustique. Le cursus était maintenant ouvert sur une pratique généralisée des arts numériques : installation, vidéomusique, programmation de logiciels, nouvelles lutheries numériques, performance audiovisuelle… Le sous-sol du 200, avenue Vincent d’Indy est devenu un véritable incubateur artistique pour les créatifs numériques.
Les 26, 27 et 28 avril dernier, des dizaines de haut-parleurs étaient placés aux alentours de la scène de la grande salle Claude-Champagne, une référence en matière d’excellence acoustique. Les spectateurs présents pouvaient ainsi être plongés dans les torrents de musique immersive créée par des étudiants jeunes et talentueux. Ce sont leurs travaux de fin de session qui étaient présentés devant public dans le cadre de cette série de concerts baptisée Ultrasons.
Les performances
Définitivement plus performative, l’édition Ultrasons de cette année laissait libre cours à l’inventivité de ces créateurs. Ici, les coups de cœur sont nombreux parmi les 31 œuvres présentées, totalisant près de cinq heures de musique. Mentionnons en vrac quelques sensations : la performance pour « jack de guitare » d’Alexis Langevin-Tétreault, une œuvre très prometteuse rappelant Field de Martin Messier, celle pour batterie de Pierre-Luc Lecours (les effets stroboscopiques étaient d’une efficacité redoutable) et pour contrebasse de Vincent Fliniaux, percutante et féroce. Dans les curiosités, on pensera au Magicien de Renaud Bouliane, une chorégraphie humoristique où les sons et les gestes du compositeur nous permettent de découvrir le contenu de son chapeau. Pareillement pour Laurent Fortin-Fournier qui a réalisé un number en déclenchant sa musique avec un téléphone cellulaire!

La musique
Côté musique acousmatique, destinée à une écoute active dans le noir, on pense au mastodonte d’une demi-heure composée par les chargés de cours Georges Forget et Martin Bédard. Leur œuvre Prismasonor était solidement ancrée dans la tradition électroacoustique avec ses gestes massifs tout en pigeant dans la musique électronique techno-transe avec des pads de synthé et des rythmes groovy.
Les installations
Finalement, la programmation aura compris deux installations : un carillon géant robotisé de François «Kathrin » Lagacé et un dyptique audiovisuelle gastronomique de Barbara Finck-Beccafico.

En somme, une série Ultrasons remarquable qui aura permis de découvrir la démarche bourgeonnante de ces jeunes artistes montréalais remplis de talent.
Pour voir quelques-unes de leurs créations, regardez ici.