Les réflexions d’ambassadrices inventives

Mélissa Mongiat et Mouna Andraos nourrissent l’imaginaire de publics des quatre coins de la planète. Le duo créatif vient d’ailleurs de remporter le prestigieux prix de l’UNESCO de design des jeunes talents de Shenzhen, pour leur projet 21 Balançoires qui amusera de nouveau les résidents et les visiteurs de la Métropole dès le 11 avril.
Les porte-paroles du Printemps numérique partagent leur vision de cette saison qui s’annonce prometteuse!
Comment êtes-vous tombées dans le numérique?
La technologie fait partie intégrante de notre vie aujourd’hui et on ne peut plus vraiment la contourner. On aime bien ce que Henri Chopin a déjà dit «Far from being experimental, we are simply living with our time.» Travailler dans les arts numériques, c’est une façon de vivre avec notre époque.
Qu’est-ce qui vous rend si créatives?
Notre travail est axé sur la participation du public. Le numérique est un moyen privilégié pour faciliter les expériences collectives.
Au-delà de notre approche, c’est un médium en émergence qui façonne grandement (parfois à notre insu même), nos habitudes, notre vie sociale, urbaine, artistique, politique… Il transforme les sociétés, c’est important de prendre part à son évolution et de contribuer activement à sa définition.
Quelle est votre plus grande fierté professionnelle?
Pour nous, tout est vraiment dans l’interaction. Le numérique permet aux gens de connecter de manières surprenantes, on voit le public sortir de ses zones de confort, s’activer, on stimule des conversations.
Selon vous, l’art numérique est-il encore un secret trop bien gardé?
Ça dépend à qui l’on s’adresse. Il y a une scène très forte à Montréal qui voyage beaucoup. Pour les gens du milieu, localement et internationalement, ce n’est pas un secret. Mais, à quel point réalise-t-on que c’est unique ce qui se passe ici? Il y a vraiment un volume important de projets, dans une grande diversité de pratiques reliées au numérique.
Pourquoi avoir accepté d’être porte-paroles du Printemps numérique?
On est heureuses d’être porte-paroles parce que c’est important que l’on reconnaisse premièrement, que l’art numérique est un art à part entière qui prend des formes diverses, et deuxièmement, que Montréal se distingue grandement dans la création et la diffusion cet art.
Dans la volée des initiatives du Manifeste pour les nouvelles écritures dans lequel nous sommes impliquées, le Printemps numérique est l’occasion d’exposer nos pratiques et de faire avancer les conversations sur son avenir.
Que représente pour vous l’avènement du Printemps numérique?
C’est un momentum, une rencontre. C’est la chance de prendre le pouls.
Comment Montréal se démarque-t-elle sur le plan de l’industrie du numérique?
Selon nous il n’y a pas de «saveur» montréalaise vraiment. On est tout de même «tissés assez serrés», du moins dans nos champs respectifs. Le numérique implique souvent une approche collaborative dans le processus et ça déteint sur la communauté.
Quels sont les défis du numérique montréalais?
Il y a un défi de reconnaissance auprès du grand public et des autres disciplines. Le numérique est souvent mal compris, il peut sembler obscur, ou même parfois comme une sous-pratique.
Un souhait pour l’industrie?
Qu’elle continue de rayonner ici et ailleurs, qu’elle se démystifie, qu’elle se démocratise. Qu’elle ne soit jamais contrainte à être une seule chose.
Un mot pour les visiteurs?
Prenez des risques.