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25 mai 2014

Un envol de rendus!

Un envol de rendus!

Dans le cadre du nouveau programme immersif printanier de la Satosphère, j’ai eu la chance d’assister à la première de « Polynôme ». Ce spectacle est une compilation de quatre courts-métrages explorant les nouveaux langages de la captation vidéo immersive. Le premier court-métrage : Envol, de Christian Morissette, Alexandre Lanthier et Maxime Lortie, montre le premier vol des frères Wright qui se transforme en de multiples envolées.

Envol - Christian Morissette, Alexandre Lanthier et Maxime Lortie

 

Toutefois cette présentation n’est pas restée au niveau d’une projection cinématographique standard. Premièrement, celle-ci était présentée dans la Satosphère, un univers « fulldome » de projections qui permet une immersion quasi totale. En d’autres mots, les spectateurs sont couchés sur des gros coussins dans une salle en forme de boule de quille, ce qui donne l’impression d’être entouré à 360 degrés de projections. Le but derrière Envol ? « Nous voulions démontrer jusqu’où le domaine cinématographique peut se rendre aujourd’hui et ce qu’il fera dans un futur proche », explique Christian Morissette.

Envol

Voyons donc comment Christian Morissette, Maxime Lortie et Alexandre Lanthier ont réussi, avec beaucoup de patience, à réaliser et à repousser les limites d’un film avec leur création : Envol.

Pour commencer, l’étape du tournage! Envol a été réalisé en captation 360 degrés… Donc, comme Christian le souligne, « il faut se cacher et souvent en courant! » De plus, ce type de prises de vue a forcé l’équipe à « faire confiance » aux prises réalisées, car on ne pouvait voir ce qu’on tournait sur place.

Une fois ce défi traversé viennent les longues heures d’exportation qui permettent à l’équipe d’avoir accès à ses captations. Toutefois, le manège n’est pas terminé! La caméra utilisée lors du tournage est une Lady Bug, qui permet une captation de 15 images par secondes, mais qui donne un résultat saccadé au visionnement du tournage brut. La solution ? Ajouter un photogramme numérique sur After Effect entre chacune des 15 images afin de donner une fluidité au film et arriver à 30 images par seconde. Cela permet de remplir les « trous vidéos » par d’autres images que l’on crée sur le logiciel informatique afin de camoufler l’effet saccadé et obtenir ainsi une fluidité visuelle comme celle d’un film.

Envol---Polynôme-2

Ensuite, les prévisualisations permises par le logiciel ne permettaient qu’un aperçu de 8 à 10 secondes, ce qui limite énormément le contrôle des créateurs. Malgré que ce processus semble bien simple, les ressource énergétique utilisées  par un ordinateur sont énormes. Chaque image, pesant 4K X 4K,  prend plusieurs heures (et même des journées) de rendus avant de pouvoir être traitée! Maxime Lortie explique : « Le temps astronomique de rendus requerrait une bonne planification, particulièrement pour le travail sonore. Il fallait prévoir de 3 à 4 jours de rendus en prenant en compte les possibles pannes pour qu’ensuite on envoie un rendu compressé au monteur sonore afin qu’il puisse travailler. Donc, avant toute diffusion il fallait prévoir au minimum de 8 à 9 jours pour finir le travail. » C’est pourquoi Envol à un énorme rendu de 178 heures! Rassurez-vous, la technologie est maligne et les créateurs n’ont pas eu à rester devant cet ordinateur pendant toutes ces heures. Grâce à l’installation du logiciel TeamViewer, qui permet la commande d’un ordinateur à distance, les créateurs étaient en mesure de contrôler les rendus et de tout repartir lors des maintes pannes du projet.

Finalement, le montage doit être réalisé dans une image ronde, tout comme le dôme de la Statosphère, ce qui empêche d’avoir une idée claire de la composition finale lors des tests en salle.

Envol---Polynôme-montage

 

Il était donc primordial pour l’équipe d’Envol de repérer les erreurs dès que possible dans les rares visionnements disponibles à la Satosphère, afin  de pouvoir y remédier. Ce processus n’a quand même pas empêché l’équipe de réaliser de véritables prouesses au niveau visuel tout comme une murale d’écrans se transformant en un véritable tunnel infini.

Envol---Polynôme---Tunel

Il est bien vrai que la technologie permet un univers infini de possibilités. Toutefois, cet univers requiert, encore aujourd’hui, souvent de la patience et de la minutie pour nos créateurs!

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Alex Lagacé-Carter